30 ans déjà...

Eh oui, on en parle encore de notre Cloclo national. Je l'aimais, je le trouvais si beau. J'adorais le voir danser et chanter avec ses cheveux blonds qui virevoltaient. Le timbre de sa voix me mettait de bonne humeur. Je murmurais toutes ses chansons dès les premières notes. Les Claudettes étaient insignifiantes. J'étais beaucoup plus belle qu'elles. Et puis personne d'autre ne l'aimait comme moi. Je le savais, j'en étais sûre : c'était l'homme de ma vie, je voulais me marier avec lui... J'avais 3 ans.

Alors, quand ma mère m'a dit avec les termes consacrés pour une petite fille qu'il était mort, je ne l'ai pas cru. Je me suis pensée : "Elle ment ! Elle est jalouse, parce que moi, je vais me marier avec Claude François !"... Oedipe passait par là.
Et j'étais triste quand j'ai compris que c'était vrai ; très triste et très impressionnée car il y avait beaucoup de belles dames encore plus affligées que moi. J'ai pris conscience que je n'étais pas la seule à l'aimer... C'était la fin de mon égocentrisme de gamine.

Depuis j'ai grandi et je ne suis pas sûre que je l'aimerais encore aujourd'hui. Il m'arrive parfois de fredonner Cloclo sous la douche (Oooh!). Eh oui, ainsi va la vie... Les paillettes ne suffisent plus à m'éblouir et mon Cloclo à moi, maintenant, c'est mon Jean-Yves !